Une esquisse du monde de demain
3 – La déficit commercial nourrit la détermination de Trump
La posture du Président Trump affiche une plus grande assurance et une plus grande détermination par rapport à son premier mandat. Il est bien plus préparé, plus entouré, avec des objectifs plus travaillés. De plus, sa détermination est alimentée par la « rage » alimentée par cette conviction de s’être fait voler l’élection de novembre 2020, les poursuites liées à sa responsabilité dans les émeutes du Capitole de janvier 2021, sans oublier l’affaire Stormy Daniels, dont le jury avait reconnu sa culpabilité pour 34 délits, débouchant sur aucune condamnation, l’affaire des documents déclassifiés pouvant compromettre la sécurité nationale ou encore une fraude financière dans son empire immobilier.

La campagne électorale 2016
Voici l’un des grands marqueurs dans la psychologie de Donald Trump. Lors de sa première campagne présidentielle, il avait prévenu puis menacer la Chine de « profiter » ou de « s’enrichir » sur le « dos » des Etats-Unis en arguant comme le déficit commercial abyssal entre les deux pays. Le gouvernement chinois avait fait savoir qu’à l’avenir il serait plus attentif et « consommera » plus de produits américains. Une fois au pouvoir, le Président américain, ne constatant pas d’amélioration malgré les promesses chinoises, est passé de la menace aux sanctions, déclenchant une guerre économique ouverte.
Voici la situation de l’époque qui a provoqué la menace du candidat Trump en 2016 et le passage à l’acte du Président en 2017 :
Trump considère que cette situation est synonyme d’appauvrissement du pays, symbole d’un déclassement dégradant. Les « taxes à la frontière » ont donc fait partie du premier train de mesures parmi les 200 premiers décrets signés dès l’investiture. Comme toujours dans la logique de négociation du personnage, l’annonce est très médiatisée, brandie comme une menace et assortie d’un délai pour ouvrir un espace aux pourparlers. Ce fut le cas pour l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, l’ex-ALENA devenu l’ACEUM en 2020, ou encore l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, le Korus, qui a conservé le même nom.

Trump considère que cette situation est synonyme d’appauvrissement du pays, symbole d’un déclassement dégradant. Les « taxes à la frontière » ont donc fait partie du premier train de mesures parmi les 200 premiers décrets signés dès l’investiture. Comme toujours dans la logique de négociation du personnage, l’annonce est très médiatisée, brandie comme une menace et assortie d’un délai pour ouvrir un espace aux pourparlers. Ce fut le cas pour l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, l’ex-ALENA devenu l’ACEUM en 2020, ou encore l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, le Korus, qui a conservé le même nom.
L’héritage des années Biden

Le déficit commercial a atteint des records sous La mandature Biden. L’année 2024 s’est détériorée de 133 milliards de dollars, affichant un solde de – 920 milliards. Le mois de décembre, à lui seul, s’est dégradé de 25 % sur un mois avec un impact de 98,4 milliards de dollars.

Décomposition de la balance commerciale des Etats-Unis en valeur mensuelle – Direction Générale du Trésor
La rétrospective sur les dernières années révélatrice de trois facteurs importants. Le pétrole a opéré un basculement, d’un déficit moyen de près de 20 milliards par mois pendant de nombreuses années, il est devenu source d’un excédent, bien que modeste. Le Président Trump a clairement affiché son intention d’encourager l’exploration et la production, notamment par la fracturation, pour consolider ce poste d’exportation. Les services progressent significativement depuis la sortie de la pandémie et dégagent un excédent de près de 30 milliards de dollars chaque mois. En revanche, l’importation de biens poursuit sa progression, cette dernière s’est d’ailleurs accélérée significativement depuis 2020, passant de 60 à 70 milliards de déficit sur la période 2011-2019, à un glissement de 80 à 110 milliards de déficit mensuel entre 2020 et 2024.
A qui profite le dérapage ?
Sur l’ensemble de l’année 2024, la distribution géographique du déficit affiche les partenaires commerciaux traditionnels des Etats-Unis, avec néanmoins des en-cours en progression pour chacun. La Chine reste en tête des fournisseurs de biens importés, avec près de 300 milliards de dollars de déséquilibre sur un an, en hausse d’environ 8 %, suivie par l’Union européenne, avec un déficit commercial de 235 milliards de dollars, en hausse près de 13 % sur 2024. A l’intérieur de l’UE, la situation est contrastée. Les échanges sont déficitaires avec l’Allemagne, 84 milliards, l’Irlande, 86 milliards ou l’Italie, 44 milliards. En revanche, la solde est excédentaire avec les Pays-Bas, 55 milliards, la Belgique, 6 milliards ou l’Espagne 2,5 milliards.
Enfin, la situation avec les deux voisins des Etats-Unis n’est guère brillante. Si avec le Canada, le déficit s’est légèrement contracté, il reste néanmoins à 63 milliards de dollars, alors qu’avec le Mexique, la situation s’est dégradée de près de 13 % avec un déficit de 172 milliards de dollars.
La Chine reste le centre du monde industriel
L’excédent commercial de la Chine touche un nouveau record, national et mondial, à 992 milliards de dollars. L’effet miroir avec la situation déficitaire des Etats-Unis est saisissante. Les échanges avec les Etats-Unis nourrissent à près d’un tiers l’excédent chinois, ce qui ne manquera pas d’alimenter un nouveau rapport de force avec la nouvelle administration américaine, encourageant la Chine à poursuivre ses efforts à déployer ses « tentacules » commerciaux vers des zones matures comme l’Europe de l’Ouest, la Corée du Sud et le Japon et surtout vers les zones à fort potentiel comme l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Europe Centrale, la Russie et l’Inde, même si les relations sont plus délicates.

Protectionnisme Vs réindustrialisation
La seconde présidence Trump a déjà engagé son virage protectionniste, conformément aux promesses de campagne.
Et la situation du déficit commercial des biens est la « source d’inspiration » de nombreux décrets, très médiatisés, à forte résonnance auprès de l’électorat trumpiste, justifiant une sorte de « loi générale » de droits de douane qui ouvre la porte à des négociations, ou certains pays vont venir quémander des exemptions, comme le Japon ou la Corée du Sud dernièrement.
En creux, cette masse de biens importés révèle un appétit toujours aussi aiguisé des Américains pour des biens manufacturés que l’Amérique n’est pas capable de produire sur son sol de manière compétitive. En dérivé seconde, la question de « produire avec quel personnel » est soulevée, en regard d’un taux de chômage historique bas, sur des niveaux incompressibles !
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