Le Japon est-il le laboratoire du monde #occidental ?
Les centenaires
Le #Japon a battu un nouveau record ! Le pays comptabilise 95.119 personnes âgées de 100 ans ou plus, avec près de 90 % de femmes. La progression est également vertigineuse, en un an leur nombre a progressé de 2.980 nouveaux #centenaires !
Tomiko Itooka, née le 23 mai 1908 et âgée de 116 ans, est la doyenne de l’humanité.
Les personnes « âgées »
Le gouvernement annonce également que près de 30 % de la population est âgée de 65 ans ou plus, ce qui représente 36,25 millions de Japonais.
Le Japon tient la tête de ce classement des personnes « âgées » sur 200 pays et régions, suivie de l’île française de Martinique (25,3 % de la population), de Porto Rico (24,7 %) et de l’Italie (24,6 %).
Par ailleurs, l’espérance de vie au Japon est parmi les plus élevées au monde, atteignant 84,7 ans en moyenne en 2023. Les avancées dans les soins médicaux, l’alimentation saine et un système de protection sociale robuste (jusqu’à maintenant) expliquent cette longévité exceptionnelle.
Le #déclin
En 2023, la population japonaise a diminué de 595.000 personnes par rapport à 2022, atteignant désormais 124 millions d’habitants, par rapport au pic de 128 millions en 2010.
L’économie
La quatrième #économie mondiale est frappée de plein fouet par une #crise démographique, avec un double facteur de rupture : la diminution de sa population associée à son #vieillissement, du fait d’un taux de #natalité en berne à 1,26 enfants par femme, bien en dessous du seuil de renouvellement des #générations de 2,1 (la natalité fera l’objet d’un prochain article).
Autre record, 9,14 millions de personnes âgées travaillaient en 2023, soit 13,5% d’entre eux. Elles représentaient une personne active sur sept. De plus, la diminution de la #population en âge de travailler (15-64 ans) réduit le potentiel de #croissance économique. En 2023, la population active représentait environ 59 % de la population totale, contre 69 % en 1990.
Cette crise démographique entraine des implications importantes là-encore, l’augmentation du nombre de personnes âgées provoque une hausse des coûts médicaux, une hausse des coûts sociaux ainsi qu’une pénurie de la main-d’œuvre cotisante, particulièrement dans les secteurs manufacturiers et des services.
La politique impuissante
Face à ces défis, le Japon a adopté plusieurs mesures. Sur le plan économique, des politiques visant à automatiser les processus industriels et à promouvoir la #robotique cherchent à pallier la pénurie de #main-d’œuvre. Le gouvernement encourage également l’#immigration, bien que ce sujet reste politiquement sensible dans un pays traditionnellement homogène.
Le gouvernement a tenté de ralentir le déclin et le vieillissement de sa population sans grand succès, en repoussant progressivement l’âge de la #retraite à 65 ans, devenant la règle pour tous les employeurs à partir de l’année fiscale 2025.
De même, les dépenses de sécurité sociale représentaient environ 33 % du budget national en 2023, et cette proportion ne cesse de croître. Ce fardeau fiscal pèse sur les jeunes générations, suscitant des inquiétudes quant à la durabilité du système de protection sociale, sans compter l’érosion des liens intergénérationnels.
Les gouvernements successifs ont également affiché leur impuissance face à la « #morosité » de la population, indicateur plus général que l’indicateur économique de la « confiance des consommateurs » ou de « confiance des entreprises ». Le vieillissement, le coût du logement et plus généralement le coût de la vie, l’isolement, les « villages fantômes » (zones rurales vidées de leur population active), la précarité des personnes âgées devant travailler… ne suggère pas l’envie de faire des #enfants, phénomène autoréflexif et cumulatif au fil des décennies. Et plus spécifiquement pour le Japon, le monde politique national est impuissant à faire évoluer les normes culturelles qui dissuadent les femmes de concilier carrière et maternité.
Conclusion
La « psychologie » collective est très complexe et difficile à influencer sur le temps court alors que les démocraties occidentales ne s’inscrivent plus que dans le temps court, à la recherche de résultats immédiats. Dans ce contexte de morosité, les systèmes de retraite et de sécurité sociale vont tout droit à l’implosion, associé à une lente nécrose de la consommation et des relations sociales.
Et plus généralement, c’est l’économie du Japon qui se nécrosera, l’évolution du profil de sa population entrainera la transformation du Japon dans son rapport au monde extérieur : repli sur soi, enfermement, mal-être… déclin.
