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L’hôte de la Maison Blanche « espère réussir là où Alexandre (le Grand), Gengis (Khan) et les autres agresseurs ont échoué », ironise Zarif.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a répondu aux dernières menaces de Donald Trump en affirmant que les « railleries génocidaires » du président américain ne mettraient « pas fin à l’Iran ».

L’hôte de la Maison Blanche « espère réussir là où Alexandre (le Grand), Gengis (Khan) et les autres agresseurs ont échoué », a écrit M. Zarif sur Twitter en référence à deux conquérants étrangers ayant dominé la Perse, l’ancien nom de l’Iran, à une période donnée de son histoire plurimillénaire.

« Les Iraniens sont restés debout pendant des millénaires alors que leurs agresseurs (sont) tous partis. Le #TerrorismeEconomique et les railleries génocidaires ne mettront pas ‘fin à l’Iran’ », a-t-il lancé.

Trump menaçant

La veille, M. Trump a écrit sur le même réseau social : « si l’Iran veut se battre, ce sera la fin officielle de l’Iran. Plus jamais de menaces à l’encontre des Etats-Unis ».

« #NeJamaisMenacerUnIranien. Essayez le respect – ça marche », a aussi rétorqué M. Zarif.

Les relations entre Washington et Téhéran connaissent un nouvel accès de fièvre, après le renforcement début mai de la présence militaire américaine au Moyen-Orient pour faire face à de présumées « menaces » iraniennes.

Elles ont réveillé les craintes d’un affrontement entre l’Iran et les Etats-Unis ou certains des alliés régionaux de Washington comme l’Arabie saoudite, que M. Zarif accuse de pousser M. Trump à adopter une ligne dure contre son pays.

« Encourager les crimes de guerre »

Face au renforcement militaire américain dans la région, l’Iran ne cesse de répéter qu’il ne veut pas la guerre tout en prédisant une « défaite » à l’Amérique si celle-ci décide de céder à l’ »illusion » de vouloir l’attaquer.

Zarif a accusé dans un tweet certains responsables américains de « fouler au pied la diplomatie » et « d’encourager les crimes de guerre avec des ventes d’armes massives à des despotes ».

Alors que la communauté internationale s’inquiète de ces tensions croissantes, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a lui donné un conseil « aux Iraniens : ne sous-estimez pas la résolution de la partie américaine ».

Les Américains « ne cherchent pas le conflit, ils ne veulent pas la guerre avec l’Iran, mais si des intérêts américains sont attaqués, ils riposteront et c’est une chose à laquelle les Iraniens doivent réfléchir très, très attentivement », a-t-il ajouté en faisant porter la responsabilité de la situation actuelle aux « activités déstabilisatrices » de l’Iran.

Historiquement mauvaises, les relations entre la République islamique d’Iran et les Etats-Unis se sont nettement détériorées depuis que M. Trump a décidé, en mai 2018, de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015.

Par cet accord, censé apaiser les craintes de la communauté internationales relatives à une éventuelle fabrication par l’Iran de la bombe atomique, Téhéran a accepté de brider drastiquement son programme nucléaire en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales.

« Fausse information »

Mais, conséquence de la dénonciation de ce texte par Washington, l’administration de Donald Trump a rétabli les sanctions économiques américaines contre l’Iran.

Cette politique, qualifiée de « terrorisme économique » par Téhéran, empêche l’Iran de bénéficier des avantages qu’il escomptait de l’accord nucléaire.

Engagé dans une politique de « pression maximale » vis-à-vis de Téhéran, M. Trump entend amener l’Iran à négocier un accord « meilleur » que celui de Vienne.

Excluant toute négociation « avec le gouvernement américain actuel », l’Iran menace de se désengager progressivement de l’accord nucléaire si ses partenaires encore parties au texte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne lui permettent pas de contourner les sanctions américaines et de bénéficier des avantages promis par ce pacte.

Après s’être dit ouvert à des discussions avec Téhéran, Donald Trump a affirmé que son administration n’avait pas cherché à engager un dialogue avec ce pays, ajoutant que Téhéran devrait faire le premier pas s’il souhaitait négocier avec Washington.

« Les médias Fake News ont comme d’habitude publié une fausse information (…), selon laquelle les Etats-Unis essaient d’enclencher une négociation avec l’Iran », a-t-il tweeté.

A New York, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a appelé « toutes les parties à réduire la rhétorique et les actions » qui accentuent les tensions.

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