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Le Brésil et l’Argentine évoquent une monnaie commune.

Le Brésil et l’Argentine ont lancé une réflexion sur une monnaie commune, qui pourrait s’appeler le « peso real », a déclaré le président brésilien Jair Bolsonaro, en visite à Buenos Aires. « Nous avons fait un premier pas en direction d’une monnaie unique. Comme pour l’euro dans le passé, cela peut se faire ici pour le peso real », a assuré le chef d’Etat brésilien, qui a apporté son soutien à son homologue argentin Mauricio Macri, qui brigue un second mandat lors de la présidentielle d’octobre.
« Nous (en) discutons depuis quelques temps avec mon homologue brésilien Paulo Guedes, pour l’instant c’est une idée que nous partageons », a indiqué prudemment le ministre argentin de l’Economie, Nicolas Dujovne, qui évoque un projet à long terme qui requiert au préalable des ajustements en matière budgétaire et de droit du travail.

Intégration et ouverture
« L’Argentine et le Brésil, nous devons parvenir à plus d’intégration et ouvrir nos économies, entre nous, et au monde. Nous sommes exposés aux mêmes chocs (monétaires et économiques) externes, nous dépendons beaucoup de nos exportations de matières premières et nos monnaies fluctuent en fonction de la conjoncture internationale », a ajouté le ministre.
« Une plus grande stabilité (monétaire) conduirait à plus de commerce, à plus de croissance et à une baisse de l’inflation », a poursuivi Nicolas Dujovne, en référence à la flambée des prix en Argentine qui a atteint 55 % sur les 12 derniers mois.

Dévaluation
Depuis début 2018, le peso argentin s’est dévalué de 60 %, pendant que le real cédait 16 %.
La Banque centrale du Brésil n’est visiblement pas sur la même longueur d’ondes que le président brésilien. Dans un communiqué, elle a souligné qu’il n’y avait « aucun projet ou étude en cours pour une union monétaire avec l’Argentine. Il existe, comme c’est naturel dans une relation entre partenaires (du Mercosur), des dialogues sur la stabilité macroéconomique, tout comme des débats sur la réduction des risques et de la vulnérabilité, et sur le renforcement des institutions ».
L’économiste en chef de la Fondation d’investigations économiques latino-américaines (FIEL) Daniel Artana estime quant à lui qu’ »aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies pour avoir une monnaie commune avec le Brésil. Si on créé une monnaie avec le Brésil, on met automatiquement fin à l’inflation, mais nous aurions beaucoup d’autres problèmes ».
« Avec l’Argentine, nous nous aimons ! Nous ne voulons ni socialisme, ni communisme dans la région », a lancé le président brésilien, lors de sa première visite à Buenos Aires.

Partenaires
Pour l’Argentine (44 millions d’habitants), le Brésil (209 millions) est le premier partenaire commercial. En revanche, pour le Brésil, l’Argentine n’est que le 3e partenaire. Les échanges entre les deux pays représentent 26 milliards de dollars par an, avec un excédent commercial en faveur du Brésil.
Bolsonaro n’a pas exclu que l’Uruguay et le Paraguay, deux autres membres du Marché commun du sud (Mercosur) se joignent à l’initiative.
Bolsonaro et Macri ont annoncé leur volonté de « renforcer et moderniser le Mercosur », selon les propos de Bolsonaro, et assuré qu’un accord de libre-échange entre le bloc sud-américain et l’Union européenne était sur le point d’être conclu.

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