
L’ambition de Trump est d’accélérer l’accès à l’espace par l’Amérique. Il veut augmenter de façon « considérable » les lancements de fusées américaines, et pour ce faire, il va ordonner la simplification des réglementations et l’allègement de procédures, notamment environnementales.
« Les États-Unis ont pour politique de renforcer leur position dominante dans le domaine spatial en favorisant la concurrence sur le marché des lancements », fait valoir le président américain dans un nouveau décret.

Le secrétaire américain aux Transports doit supprimer ou accélérer les évaluations environnementales pour les licences et permis de lancement et de rentrée atmosphérique, a indiqué la Maison Blanche. Le décret exige également un examen des exigences réglementaires afin de supprimer les règles obsolètes, redondantes ou trop restrictives qui affectent les véhicules de lancement et de rentrée.
Objectif Lune… et Mars
Dans la représentation de la puissance américaine à reconstruire, revenir « marcher » sur la Lune est un marqueur pour Trump. Plus encore, il souhaite y installer une base permanente avec une station en orbite autour de la Lune, la « Lunar Gateway », développée par la NASA dans le cadre du programme Artemis, en coopération avec d’autres agences spatiales : européenne (ESA), canadienne, japonaise et émiratie.

66 ans après le premier vol d’un avion, un Américain posa un pied sur la lune. A l’époque, c’était une rivalité Russie-Amérique. Aujourd’hui, la relance de la course à l’espace dessine la nouvelle rivalité : Chine-Amérique. Les Chinois ont fait d’énormes et rapides progrès dans leurs technologies spatiales, et devancent même les Etats-Unis dans l’exploration robotisée de la planète Mars.
L’ambition américaine de retourner sur la Lune n’est pas nouvelle. George H. Bush (41ème président des États-Unis de 1989 à 1993) relance le projet en 1989 avec l’ambition d’installer une base lunaire en 1995, puis de là atteindre Mars d’ici 2010. Une sonde a été envoyée en 1990, Mars Observer, mais celle-ci fit défaut trois jours avant son arrivée en orbite, ce qui mit un terme aux ambitions martiennes.
George W. Bush (43ème président des États-Unis de 2001 à 2008) relança le programme en 2004, mais la crise des subprimes de 2008 porta un coup au projet, définitivement enterré par son successeur Barack Obama en 2010.
Puis vint Elon Musk. Avec sa société Space-X, il relance les ambitions spatiales américaines, avec des succès rapides et spectaculaires, créant une convergence d’intérêts avec le Président Trump qui avait déjà exprimé son envie d’aller sur la planète Mars en passant par la Lune, d’ici 2029.

Derrière l’ambition Lune-Mars de Trump se cache un contexte géopolitique. En déclarant vouloir « planter le drapeau américain » sur cette planète lointaine, avec « la promesse illimitée » du rêve américain, rhétorique chère à Donald Trump, la rivalité sino-américaine se déplace vers l’espace. Les Américains étaient les premiers sur la Lune, ils veulent être les premiers sur Mars.
Pendant ce temps, Musk poursuit le développement de Starship, la plus grande fusée jamais élaborée.
Dôme d’or
Un autre projet va nécessiter un « pont » spatial solide : la construction du bouclier antimissile baptisé « Dôme doré ». C’est un système défensif relancé par Donald Trump pour protéger les Etats-Unis contre les menaces extérieures et lointaines en contrant les missiles balistiques visant le sol américain.

Le Dôme d’or est la résurrection du projet Starwars du Président Reagan de 1983. Ce bouclier reposerait sur des milliers « d’intercepteurs », installés dans plusieurs régions de la planète, et dans l’espace. Nous retrouvons l’intérêt stratégique de « posséder » le Groenland, terre avancée sur des trajectoires de possibles vecteurs hostiles en provenance de Russie, d’Iran ou de Chine.
Donald Trump affirme que son projet serait achevé dans les trois ans, coûterait environ 175 milliards de dollars (le Congrès estime que le coût pourrait s’élever jusqu’à plus de 500 milliards de dollars sur 20 ans), et serait sous le commandement du général Michael Guetlein, de l’United States Space Force.
Acteurs privés
Auparavant réservé aux Etats, le domaine de l’espace s’est ouvert à partir du début des années 2000 aux acteurs privés, dont l’importance n’a depuis cessé de croître, particulièrement aux Etats-Unis. L’entreprise américaine SpaceX d’Elon Musk domine ainsi désormais le marché mondial, avec plus de 130 lancements en 2024 (sur un total monde de 261), et près de 500 lancements depuis sa création.
Le vecteur européen Ariane n’a procédé qu’à deux lancements en 2023 et un seul en 2024 !
Pour restaurer la grandeur de l’Amérique, Donald Trump veut son ascenseur pour l’espace.

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