
Les Etats-Unis ont « besoin » du Groenland pour assurer leur sécurité face à la Chine et à la Russie, affirme Donald Trump.
« Si on regarde les côtes du Groenland, il y a des bateaux russes et chinois partout. Nous en avons besoin pour notre sécurité nationale », a déclaré le président américain lors d’une intervention aux côtés du ministre de la Défense, Pete Hegseth, à Palm Beach en Floride, la veille du réveillon de Noël, soulignant que les Groenlandais « ne sont pas protégés militairement » par Copenhague.
Le chef d’Etat américain a nommé un envoyé « spécial des Etats-Unis » pour ce vaste territoire autonome danois, qu’il menace régulièrement d’annexer, le gouverneur de Louisiane, le républicain Jeff Landry. « Jeff comprend à quel point le Groenland est essentiel à notre sécurité nationale et il défendra avec force les intérêts de notre pays », a-t-il déclaré, rappelant ainsi son intérêt constant depuis son élection.

Jeff Landry a remercié M. Trump pour cette mission visant à « faire du Groenland une partie des Etats-Unis ».
« Nous devons faire en sorte que le Groenland rejoigne les Etats-Unis. Ce serait formidable pour lui, formidable pour nous ! Faisons-le ! », avait-il déjà salué, début 2025, l’intention du président américain d’annexer le Groenland.

Les pays de l’UE s’opposent à toute mainmise américaine sur ce territoire danois.
Cette nomination a provoqué une vive réaction de Copenhague et de l’Union européenne, qui a exprimé sa « pleine solidarité avec le Danemark ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, ont eux rappelé que « l’intégrité territoriale et la souveraineté sont des principes fondamentaux du droit international ».
Le Premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, et la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, ont rappelé que « les frontières nationales et la souveraineté des Etats sont fondées sur le droit international ». « On ne peut pas annexer un autre pays. Pas même en invoquant la sécurité internationale », ont souligné les deux dirigeants, ajoutant attendre « le respect de notre intégrité territoriale commune ».
Copenhague a convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis. « Nous avons tracé très clairement une ligne rouge », a indiqué le ministre danois des Affaires étrangères Lars Løkke Rasmussen. « Tant que nous avons un royaume au Danemark qui se compose du Danemark, des Îles Féroé et du Groenland, nous ne pouvons pas accepter que certains sapent notre souveraineté », a-t-il prévenu.
En janvier, 85 % des de 57.000 Groenlandais s’étaient dits opposés à une future appartenance aux Etats-Unis, contre seulement 6% favorables.
Encore un front sur lequel l’Union Européenne est mise à l’épreuve. Combien faudra t-il de « percussions stratégiques » pour qu’elle se réinvente et change de dimension politique ? Les sujets ne manquent pas : cloud européen, indépendances stratégiques sur les minerais, les industries, la Defense, les semi-conducteurs, la catapulte du porte-avion Charles-de-Gaulle, l’intelligence artificielle, le sujet des souverainetés, la porosité de l’espace économique, la fuite en avant législative et réglementaire, mais aussi la diplomatie (exclue par les américains sur de nombreux sujets), la cohésion et l’unité, une vision à 100 ans, une stratégie unitaire déployée par blocs de 25 ans, à l’intérieur desquels des plans quinquennaux qui adaptent l’objectif aux conjonctures et circonstances.

La puissance du temps long n’est plus a démontré face aux « combinaisons » sur le temps court (expression du Gal de Gaulle en évoquant les partis politiques).
Les Chinois nous font la démonstration de la puissance du temps long avec leur « Marathon de 100 ans »… rendez-vous en 2049 !
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