
Longtemps ignorée dans les organisations, petites ou grandes, la géopolitique est devenue le point d’inflexion central du Réel.
J’expose cette évidence avec le concours de mes post, comme par exemple celui du 16 janvier 2025, « La géopolitique comme premier sujet des dirigeants ! ».

A travers trois annonces officielles publiées aujourd’hui, la Banque Centrale Européenne qui s’empare du sujet géopolitique, le Japon qui tire la sonnette d’alarme face à la Chine et la Chine qui contre-attaque à la guerre commerciale des Etats-Unis, je provoque votre réflexion pour envisager les impacts, directs ou non, sur votre business ou sur votre écosystème (clients, fournisseurs, prestataires, salariés, banquiers, État, actionnaires), je vous fait prendre conscience que tout est une affaire d’état d’esprit, de savoirs, d’observation et de veille au sein de votre CODIR et de vos cadres, puis je vous développe des réflexes stratégiques essentiels : agilité, transversalité, décision, opportunisme.
1er exemple : La BCE impose des stress-test géopolitiques
La BCE vient d’annoncer qu’elle va lancer « une campagne de tests de résistance bancaire en 2026 ciblée sur le risque géopolitique ».
« Les banques doivent renforcer leur capacité à résister aux menaces économiques et financières immédiates et aux chocs géopolitiques sévères », a déclaré la présidente du superviseur bancaire au sein de la BCE, Claudia Buch, lors d’une audition au Parlement européen.

L’économie mondiale a subi ces dernières années les répercussions de crises géopolitiques multiples et majeures, comme l’invasion russe en Ukraine, la montée des nationalismes, la guerre économique américaine ou les tensions avec la Chine. D’autres se profilent : la Chine et Taïwan, la Russie et les États baltes, la guerre des semi-conducteurs, les terres rares, les Etats-Unis et le Groenland, le réarmement des nations, la géostratégie chinoise des Nouvelles Routes de la Soie, l’unité politique de l’Union Européenne, les cyberattaques, les événements climatiques, sans compter les conflits locaux ou régionaux comme au Yémen, au Proche Orient ou en Afrique.
« Le risque géopolitique n’est pas nouveau, mais il affecte tous les domaines de risques traditionnels et nécessite l’attention des dirigeants et conseils d’administration des banques », a insisté la banquière centrale.
La BCE demandera aux banques d’évaluer des « scénarios géopolitiques spécifiques » pouvant « gravement impacter leur solvabilité », a-t-elle déclaré. Le travail de résistance mené cette année, auprès de 110 banques représentant environ 75 % des actifs bancaires de l’UE, sous la surveillance de l’Autorité Bancaire Européenne (ABE), avait pour mission d’évaluer la capacité des grandes banques européennes à faire face à un scénario d’aggravation des tensions.
Ces exercices visent à garantir que les banques disposent de capitaux suffisants pour absorber les pertes en cas de crise, contribuant ainsi à la résilience du système bancaire européen.
2eme exemple : Le Japon s’alarme de l’escalade militaire chinoise dans son Livre blanc de la Défense
Le Japon a mis en garde aujourd’hui contre l’intensification des activités militaires de la Chine autour de son territoire, estimant dans son Livre blanc annuel de la Défense que ces manœuvres « pourraient sérieusement affecter » sa sécurité nationale.

Le rapport japonais, approuvé par le gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba, met en avant la multiplication des incursions et démonstrations de force de l’armée chinoise aux alentours du Japon, y compris en mer de Chine orientale et autour de Taïwan.
« La Chine exprime son vif mécontentement et sa ferme opposition à cet égard », a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinoises, Lin Jian
Parmi les épisodes jugés préoccupants, le ministère nippon de la Défense cite l’intrusion en août dernier d’un avion militaire chinois dans l’espace aérien japonais : une première confirmée, qualifiée de « violation grave » de la souveraineté nationale.
Le document revient aussi sur le passage en septembre d’un groupe naval chinois, dont un porte-avions, entre deux îles nippones situées à proximité de Taïwan. Ce type de manœuvre, selon Tokyo, « crée une situation susceptible d’avoir un impact sérieux sur la sécurité du pays ». Ou encore début juillet, des chasseurs chinois ont volé à moins de 30 mètres d’un avion de patrouille japonais au-dessus des eaux disputées de la mer de Chine orientale, renforçant l’inquiétude du gouvernement.
Le Livre blanc rappelle par ailleurs que des navires chinois ont navigué à 355 reprises en 2024 à proximité des îles Senkaku, administrées par le Japon mais revendiquées par Pékin. Il note aussi que deux porte-avions chinois ont, pour la première fois, opéré simultanément en juin dernier dans le Pacifique, dont un dans la zone économique exclusive japonaise.
Face à cette dynamique, le ministère de la Défense considère les ambitions militaires de Pékin comme « un défi stratégique sans précédent et le plus grave » pour le Japon et la communauté internationale.
3eme exemple : La Chine durcit les restrictions à l’exportation sur des technologies liées aux batteries
La Chine a annoncé le durcissement des restrictions à l’exportation sur certaines technologies liées aux batteries, alors que Pékin prend de l’avance dans ce secteur émergent malgré le conflit commercial avec les Etats-Unis.
Plusieurs ajustements à une liste de technologies soumises à des restrictions d’exportation ont été rendues publiques par le ministère du Commerce chinois.
Il a classé comme « restreinte » une technologie de préparation des matériaux pour cathodes de batteries, ce qui induit qu’elle ne peut être exportée sans licence. Le ministère a également ajouté cinq « points de contrôle » supplémentaires à une technologie déjà sous restriction dans le domaine de la métallurgie non-ferreuse impliquée dans l’extraction et le raffinage du lithium.

Selon le ministère, ces ajustements ont « pour but de préserver la sécurité économique nationale et les intérêts liés au développement, tout en promouvant la coopération économique et technologique internationale ».
La Chine est le leader mondial de la production de batteries lithium-ion utilisées pour alimenter les véhicules électriques, un autre secteur dans lequel elle joue un rôle majeur.
Les États-Unis ont de leur côté renforcé les restrictions sur l’exportation des puces d’intelligence artificielle (IA) de pointe vers la Chine.
Entrainer votre CODIR avec un stress-test géopolitique
Je vous propose un parcours, tout au long de l’année, en plusieurs étapes, pour sensibiliser et former votre CODIR aux risques géopolitiques.
L’enjeu est :
- De sensibiliser chaque membre de votre CODIR,
- Créer une veille appropriée sur-mesure,
- Mettre en place une cartographie des risques géopolitiques en « temps réel » de votre écosystème : clients, fournisseurs, prestataires, salariés, banquiers, État, actionnaires,
- Éveiller l’ouverture d’esprit de veille opportuniste de vos cadres,
- Susciter les réflexes, les connaissances et les idées transversaux,
- Développer un état d’esprit agile et opportuniste face aux nombreux mouvements de ligne internationaux.
Contactez-moi : denis@denisdeschamps.com