« C’est le contexte géopolitique et géoéconomique le plus complexe que nous ayons vu depuis des décennies » déclare le nouveau président du Forum économique mondial, Borge Brende, ancien Ministre des Affaires étrangères de Norvège.
Plusieurs responsables politiques et acteurs économiques venus du monde entier participent cette semaine à la rencontre du Forum économique mondial (WEF) à Tianjin.
Ce Davos d’été intervient en plein conflit entre l’Iran, Israël, sur fond de guerre persistante en Ukraine et après plusieurs mois d’un bras de fer commercial entre Pékin et Washington initié par le président américain Donald Trump.
Il est pour l’heure « trop tôt » pour évaluer pleinement l’impact de cette guerre commerciale, a estimé Borge Brende. « Mais la mondialisation telle que nous l’avons connue a maintenant évolué vers un système différent …/… Un nouveau chapitre s’ouvre… d’autant que le commerce était le moteur de la croissance », a-t-il poursuivi.
La tenue du Forum économique mondial en Chine a lieu à un moment de grande incertitude pour la deuxième économie mondiale, mise en difficulté par une longue crise immobilière et une consommation intérieure atone. « La Chine compte vraiment », a déclaré M. Brende, ajoutant qu’il s’attend à ce que la Chine représente près de 30 % de la croissance mondiale en 2025.
Depuis l’an dernier, l’Etat chinois a dévoilé une série de mesures visant à stimuler la consommation intérieure, notamment à travers des réductions de taux directeurs et la suppression de certaines restrictions sur l’achat de logements. Mais de nombreux économistes restent sceptiques quant à la capacité de l’économie chinoise à atteindre son objectif de croissance officiel « d’environ 5 % » pour l’année. Pékin espère notamment que les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle (IA) pourront tirer sa croissance future.
[Analyse]
💡La première phase de la mondialisation (1995-2008) a permis, pour de nombreux pays, d’importer de la déflation en externalisant des produits à faible valeur ajoutée.
💡 Dans la seconde phase (2008-2020), la courbe d’expérience de la Chine ayant formidablement progressé, la mondialisation fut plus « challenging » avec une montée en puissance de produits à valeur ajoutée chinois.
💡 Depuis la période 2020-2025, marquée par la pandémie, la guerre en Ukraine, la guerre au Proche-Orient et la guerre commerciale, la mondialisation est profondément déstabilisée sur le plan opérationnel, dans ses chaines d’approvisionnements, et sur le plan émotionnel, par une installation durable des incertitudes et de fortes volatilités.
💡 Les mondes économiques et politiques naviguent désormais avec cette nouvelle constante : le monde est volatil et incertain, moins prévisible et plus agité.
🔥 Toute organisation, tout décideur n’ayant pas encore intégré ce constat s’offre un temps de retard, de nombreuses difficultés et beaucoup de nervosité.
🤔 Il faut faire évoluer sa matrice de décision, ses sources d’informations et sa compréhension du monde.
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