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[ANALYSE] Avec ses punitions douanières, Trump déclenche une vague de quémandeurs !

Trump impose des taxes au monde et va jouer au golf

[ANALYSE] Avec ses punitions douanières, Trump déclenche une vague de quémandeurs !

Il fait ce qu’il dit

En 2017, au regard du déficit commercial abyssal entre la Chine et les États-Unis, Trump avait d’abord « menacé » cette dernière de mesures de rétorsion si les achats chinois de produits américains ne progressaient pas. Le déficit s’alourdissant à son arrivée à la Maison Blanche, Trump est passé aux actes.

Aujourd’hui, il ne vise plus un pays en particulier, mais l’ensemble des partenaires économiques des États-Unis, en les qualifiant « d’arnaqueurs » de l’Amérique.

🛎️ Plus de 50 pays sonnent à la porte

Voilà 48 heures, Trump brandissait son tableau sur la pelouse de la Maison Blanche, affichant :

  • d’un côté les taxes « subies » par les États-Uniserronées et au mystère pénétré,
  • de l’autre, les taxes infligées à la planèteabasourdie.

Durant le weekend, des dizaines de gouvernements sont venus « mendier » une ouverture de négociations dans l’espoir d’obtenir des allégements de taxes, et tenter ainsi de réduire l’impact sur leur économie. Le Premier Ministre français a déclaré que l’impact sur notre PIB serait de 0,5 %.

Le cas très particulier du Mexique

Les États-Unis représentent plus de 82 % des exportations du Mexique, avec comme dominante principale le secteur automobile. En regardant plus attentivement ce volume d’échanges colossal, il est intéressant de remarquer qu’un très grand nombre d’entreprises sous-traitantes américaines ou agissant aux États-Unis sont venues bénéficier d’une main d’œuvre en nombre et bon marché pour les « constructeurs » automobiles qui ne sont, en réalité, que des assembleurs.

Les acteurs et les capitaux sont principalement américains, raison pour laquelle la Présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a refusé tout affrontement pour appeler au dialogue, aboutissant à aucune « punition » de la part de Trump.

📌 Les chaînes de valeurs américaines et mexicaines sont si imbriquées que des tarifs douaniers seraient doublement punitifs pour les acteurs américains.

🔧 Trump a besoin du Mexique

En effet, sa politique tarifaire a pour objet d’entraîner une vague d’implantations industrielles sur le sol américain.

Seulement, le taux de chômage US est au plus bas historique (4,2 % en mars) et Trump refuse toute immigration. Par conséquent, malgré le mur qui sépare le Mexique des États-Unis, il faudra installer des « portes », pour faire entrer la main d’œuvre nécessaire pour ces nouvelles usines.

👉 Et cette main d’œuvre sera mexicaine.

⚠️ Récession et inflation

L’économie déteste les mouvements de ligne et les incertitudes. En première lecture, au regard de diverses expériences similaires dans le passé, les barrières douanières provoquent de l’inflation et entraînent une récession.

👉 C’est certainement ce qui se passera dans un premier temps.

Mais ce que ne nous disent pas les manuels, c’est :

  • L’influence de la détermination de Trump,
  • Sa lecture « personnelle » des situations économiques,
  • La brutalité de ses rapports de force.

🏛️ De plus, l’empire américain est loin d’être devenu déclinant, comme l’annoncent certains depuis un quart de siècle. Il impose toujours sa « vision » du monde sur les événements et les nations, quelle que soit notre appréciation personnelle.

Enfin, et c’est un facteur nouveau à prendre en compte : le droit et le multilatéralisme ne sont plus des cardinalités dans la gouvernance Trump, allant jusqu’à redonner vie à l’impérialisme de conquête (voir la série d’articles sur le Groenland).

📌 Temps court : des impacts visibles rapidement, 
📌 Temps long : nécessaire aux relocalisations industrielles.

👉  Tous ces facteurs produiront leurs effets, indéchiffrables aujourd’hui, après la stupeur, les remous et, sans doute, une première phase dépressionnaire qui devrait impacter les élections de mi-mandat.

📉 Déficits commerciaux, de quoi parle-t-on ?

Dans l’esprit du deal-maker qu’est Trump, le déséquilibre des balances commerciales avec les principaux partenaires économiques sont l’équivalent :

  • d’appauvrissement,
  • de nécrose,
  • et de faiblesse.

Voici les chiffres 2023 qu’il a utilisé pour structurer sa campagne :

📌 L’Asie est la zone géographique qui a généré le plus important déficit de la balance commerciale des biens en 2023 : -454,9 milliards de dollars

• La Chine : -279,4 milliards
• Le Japon : -71,1 milliards
• La Corée du Sud : -51,3 milliards
• Taïwan : -47,9 milliards

📌 L’Europe avait généré un déséquilibre de -228,8 milliards, dont plus de 80 % de ce déficit produit par seulement trois pays :

• Allemagne : -83 milliards
• Irlande : -65,3 milliards
• Italie : -44 milliards

📌 L’Amérique du Nord, avec seulement deux pays, a produit -220,2 milliards de déficits :

• Mexique : -152,3 milliards
• Canada : -67,8 milliards

🤴  Trump le sauveur

Une phase de négociations et de rapports de force vient donc de s’ouvrir en coulisse. Les diplomates étrangers vont devoir, en fonction de leurs atouts, si différents entre le Canada, l’Europe, la Chine, l’Inde, le Japon… faire un « deal » avec Trump, sa position préférée.

Les « arnaqueurs » ont été propulsés dans le triangle de Karpman : chacun ira acheter une indulgencecomme au Moyen Âge face à la toute puissante Église.

👉 Entre menaces et cajoleries, c’est la méthode de gouvernance de Trump, qui veut contraindre le monde à tourner comme il l’entend.

⛳️ Sûr de sa vérité, de son action et sûr du résultat à venir, il est donc parti jouer au golf.

👉 En parallèle, il est à la manœuvre avec la Russiea repris contact avec Kim et veut obtenir un accord avec l’Iran sur le nucléaire militaire.

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